Tes yeux te piquent, Azraël. Lentement, tu le vois, je m'immisce dans ton esprit. Lentement, tu le sens, je m'immisce dans tes tripes. J'ai toujours été là, dans les recoins de ton être. Je ne suis ni les relans de tes soirées d'adolescents, ni le répondant d'un quelconque repas. Je suis ta plus grande peur, ton plus grand doute. Tu te couvres les yeux, les oreilles, espérant naïvement empêcher mon extension. Ding dong, mon petit Azraël. Il est trop tard, je suis là depuis le commencement. Ton pire ennemi, c'est toi. Ton pire ennemi, c'est moi.
Mais l'un revient aisément à l'autre.
Tu te noies un peu plus chaque jour, Azraël. Tes bras s'agitent, ton cœur s'emballe et ta personnalité s'effrite. Tes pupilles se dilatent et je me mouve dans ton crâne. Je suis le tout d'un rien qui te paralyse, un virus qui s'étend toujours un peu plus. Tu te perds dans un labyrinthe d'images et de ressentis, alors tu te questionnes, tu te balances au bord du gouffre. Balance toi encore, petit Azraël. Balance toi encore un petit peu. Viens vers moi, laisse toi tomber dans mes bras.