Des flammes crépitaient dans l'âtre de la cheminée, répandant autour d'elles leur agréable chaleur. Une ambiance tranquille régnait dans la salle commune de Serpentard. Ça et là, des élèves étaient affalés dans des canapés et fauteuils, d'autres jouaient aux échecs version sorciers ou autres batailles explosives, mais rares étaient ceux qui travaillaient, penchés sur leurs parchemins couverts d'écritures et de taches d'encre. Et malheureusement pour elle, Avalon faisait partie de ces exceptions. Les cheveux négligemment relevés sur la nuque pour l'aider à se concentrer, elle fronçait les sourcils, louchant presque sur son livre de cours. Son esprit s'égara à nouveau pour divaguer lentement vers les personnes qui l'entouraient d'habitude : Ophélia et Orion. Elle venait enfin de récupérer la première, et c'était un véritable soulagement pour la petite brune, mais le second, elle n'arrivait toujours pas à le cerner -ou à se cerner?- comme d'habitude. Ses pensées dérivèrent ensuite toutes seules vers cet élève qui auparavant l'avait toujours laissée de marbre : ce Téonard, ami de Cordélia si elle ne s'abusait. Les sentiments qu'elle ressentait lorsqu'elle croisait son regard étaient plus que troublants, car elle n'avait aucune idée de ce qu'il était en train de se passer. De plus elle se réveillait souvent en sueur en pleine nuit sans aucun souvenir de ce dont elle avait rêvé, et pourtant elle avait l'impression étrange que ce jeune homme hantait ces songes troublés.

Ces derniers temps à Poudlard n'avaient donc pas franchement été faciles pour la jeune Avalon et il était désormais de moins en moins rare qu'elle s'emporte pour un rien. C'est ce qu'il s'était passé d'ailleurs lorsque deux jours plus tôt, au cours d'histoire de la magie qu'elle avait en commun avec les serdaigles elle avait enflammé la robe de sorcier de l'un de ses camarades. Ce que le pauvre bougre avait fait ? Faire tomber la plume d'Avalon, et oser ne pas s'excuser ; il n'en n'avait pas fallu plus. Et là voilà qui désormais devait se fader un p*tain de devoir supplémentaire à la c*n, tout ça parce qu'elle ne savait pas gérer ses humeurs. Et si elle ne finissait pas ce devoir avant le lendemain, elle pouvait être sûre que son professeur ne la raterait pas ! Mais Avalon n'était douée qu'en une seule matière ; les potions. Et elle n'avait aucune idée de comment commencer son devoir sur "Les alliances entre vampires et trolls : mythe ou réalité ?". A chaque fois qu'elle semblait voir quelque chose d'utile dans le livre, elle s'embrouillait l'esprit, et avait l'impression de ne plus rien comprendre. Avalon replongea avec plus d'ardeur dans son bouquin en se répétant la problématique de la dissertation qu'elle aurait déjà du avoir fini depuis bien longtemps. Elle aperçu alors le mot vampire et troll dans la même phrase, et porta son attention dessus. "Les vampires, créatures originellement solitaires, n'ont jamais accepté qu'on les comparât avec les trolls." Elle n'avançait pas du tout, elle se contentait de tourner en rond. Excédée, la petite brune se prit la tête entre les mains. Elle n'arrivait vraiment à rien.

« Bordel ! » S'écria t-elle, prenant son livre de cours à deux mains, et le balançant droit devant elle. Encore une fois, ses humeurs venaient de faire une victime, car elle vit vaguement que, plutôt que d'être tombé sur le sol, son "Histoire de la Magie niveau six" avait en fait rencontré un obstacle en plein vol. Avalon releva les yeux, prête à s'excuser, mais son regard se posa alors sur la personne qui venait de se le prendre en plein dans la poitrine, et elle ne réagit pas. Une ombre passa dans ses yeux, puis elle se leva pour aller récupérer le bouquin aux pieds du jeune homme. Le rouge lui était monté aux joues et étrangement, elle n'avait même pas réussi à lui adresser un simple "désolée". Pourtant ce n'était que lui, son cousin. Orion Blackburn. Qui lui aussi hantait ses pensées mais d'une manière toute autre, et qui d'ailleurs la dérangeait fortement. Elle s'en sentait devenir malade parfois, mais ensuite elle repoussait tout cela au fond d'elle même, et se voilait la face, redevenant la cousine fatiguante qu'il connaissait tant. « Bien évidemment il fallait que tu te te trouves dans le passage ! » Dit-elle d'un ton colérique. Mais lorsqu'elle releva la tête, elle affichait un sourire mutin. Elle balança alors son livre dans son sac. Avec la tête en bouillie de toutes manières, elle n'arriverait à rien ce soir. Oh, vraiment Avalon ? Était-ce la seule raison ?