Peut-être n’aurait-il pas dû. Peut-être aurait-il fallut qu’il oublie, lui aussi. Mais il n’en avait pas la force. Il n’avait pas la force d’oublier tout ce qu’ils avaient vécues, tout ce qu’ils avaient construits ensemble. Et puis, il y avait cette promesse. Stupide. Douloureuse.

«Je m’en souviendrais pour nous deux.»

Tu semblais si fragile, si facile à briser, toi, la princesse des Alinovitch, la reine des glaces de Dumstrang. Tu faisais tout pour paraître forte, mais pas à moi. Je t’ai détesté. Je t’ai haïs. Nous nous sommes aimés. Comment? Par quel moyen ais-je pu tomber amoureux d'une fille comme toi? Tu étais tout ce que je détestais le plus... Comment nous en sommes-nous arrivés là Czarina? Oui, Alinovitch, maintenant c'est Czarina. Depuis que nous nous étions aimés, l’un et l’autre, nous avions promis de nous appeler par nos prénoms. C'était une promesse. Mais tu as oublié. Comme tu as oublié tout ce que nous avons vécus ensemble, jusqu’à notre premier baiser, nos premières nuits et nos derniers « je t’aime ». Nous étions plongés dans notre monde, sans voir ce qui se passait réellement autour de nous. Je nous avait enfermés dans un cocon doux, protecteur. « La plus belle des prisons » comme tu aimais si bien le dire. Je voulais juste te revoir sourire, effacer tes blessures au cœur et remplacer toute la tristesse de tes yeux par les étoiles qu’ils y avaient jadis. La guerre entre les sang, la haine, tout ces mots nous étaient devenus étrangers. Nous pensions avoir l’éternité devant nous, mais c’était tout autre chose qui nous attendait.

La chute fut trop brutale, trop dure. Je ne pouvais pas, nous ne pouvions pas, j'étais fiancé et j'aller partir pour Poudlard. Et tout c’est effondré. Ces murs, que j’avais si bien battis autour de nous se sont écroulés, sont tombés devant cette simple et pure vérité. C'était impossible.
Ses cicatrices que j’avais si bien poncé, qui avaient presque disparus ; s’étaient remises à saigner. Ses yeux si pétillants et malicieux s’étaient noyés de larmes devant cette réalité, ce futur mariage. Elle avait eu un choc. Trop dur pour être ignoré. Elle avait sombré. Mon amour que j’avais si bien protégé jusqu’ici s’était brisée. Et tout était de ma faute. Tout. 
Elle aurais très bien pu tout supporter, mais il a fallut que je la protège, que je sois possessif, que je la garde du monde réel. Trop longtemps. Et lorsque je n’ai pas réussis à l’en protéger ; elle s’est brisée, tout simplement. 
Czarina. 
Czarina.
Nos souvenirs me hantent. 

« Je ne veux rien oublier. Je ne veux pas que notre histoire s’efface comme ça. Je veux qu’elle reste dans un passé, un présent et un futur. Aleksey… Je ne veux pas que notre histoire s’oublie. »

Mais ton esprit était trop perturbé face au monde réel qui venait de t’apparaître réellement, cruellement. Par ma faute. 
Une solution. Une promesse. La mienne.

« Oublie-moi, oublie tout, oublie-nous. Je m’en souviendrais pour nous deux. Recommence. Et lorsqu’enfin, tout sera fini, peut-être pourrons-nous nous créer de nouveaux souvenirs… Oubliette. »

Tu avais fermé les yeux, laissant tes dernières larmes m’étant destinées couler le long de tes joues rosies. Je t’avais donné un dernier baiser avant de partir, te laissant là, seule. Tu t’es reconstruite, tu as essayé de remplacer ce trou noir dans ta mémoire. Bien sûr, tes amis t’y ont aidé, j’en suis sûr. Mais personne d’autre que moi détient nos souvenirs, Czarina, personne. 
Et un jour, lorsqu'enfin, nous pourrions nous aimer librement, alors peut-être pourras-tu encore me regarder comme tu le faisais avant. Quand nous nous aimions. Parce que maintenant, le seul regard que tu oses poser sur moi n’est autre que celui de la haine.
Et en silence, je me remémore ce que tu as oublié.

Nos souvenirs, je m’en souviendrais pour nous deux.

Elle, la cousine de Czarina, la cousine de celle que j'ai détesté et que j'ai aimé comme un fou. Pourquoi? La vie était réellement injuste. Quand je l'ai vu lors de notre rencontre officielle, tout de suite, je me suis sentis mal, plus que mal en réalité. Je la connaissais, Czarina me parlait souvent de cette cousine qui vivait aux Royaumes-Unis, cette cousine qui lui tenait tellement à coeur. Elle aussi, elle avait du comprendre, rien qu'en entendant mon nom, elle avait réagi. Si au début, nous ne nous parlions pas, une fois que nos parents se sont retirés pour nous laisser seule, elle n'a pas hésité. « C'est toi, le petit ami de ma cousine... Je ne savais pas... Je suis désolé, je ne veux pas la trahir, j'espère que tu me comprendras. » Moi qui pensait qu'elle devait sûrement être la copie conforme de Czarina, je me suis trompée. Elle semblait tellement plus simple, tellement plus gentille, tellement plus ouverte. Finalement, peut être que j'allais l'apprécier? « Ex-petit-ami, nous avons rompu avant mon départ. » Rien que d'y penser, je sentais mon coeur se briser un peu plus. Elle a dû s'en apercevoir car tout de suite, elle vint s'asseoir à côté de moi et venir poser sa main sur la mienne, en signe de compassion. Elles étaient vraiment différentes malgré leur ressemblance.

Finalement, je me suis attaché à elle. Je ne lui ai jamais révélé le fait que j'avais lancé un sortilège d'amnésie à sa cousine. Pourtant, je savais à quelle point elles étaient proches. Peut-être n'avais-je tout simplement pas envie de perdre cette amie qui m'était devenue chère en l'espace d'un an?