sullibeth duvall
❝ Tu es le soleil qui me réchauffe lorsqu’il fait froid, tu es celui que j’aimerai jusqu'à la fin de mes jours ❞
Quitter le manoir pour autant de temps était une nouvelle aventure pour Sullibeth, mais elle avait tellement entendu parler de Poudlard qu'elle pouvait décemment dire que ça allait tout bonnement être super. À quatorze ans, elle allait pouvoir commencer à vivre sa vie comme elle l'entendait et pouvoir faire en sorte de se faire plaisir en premier lieu et non pas convenir à ce que sa mère attendait de sa personne. Les aux revoirs avait été légèrement froid, voire maladroit, son père l'avait serré dans ses bras en lui disant qu'elle n'avait qu'à lui envoyer une lettre en cas de besoin, sa mère lui avait dit de faire attention. Cela avait été simple et c'est sans vraiment ressentir de peine qu'elle avait grimpée dans le train qui allait l'emmener dans ce château qui la faisait rêver depuis bien des années. Le grand bonheur était que sa sœur avait fini ses études et que donc, elle allait pouvoir en profiter un maximum sans devoir lui rendre de compte. Tout compte fait, elle allait vraiment être libre. En cherchant un compartiment vide, elle croisa quelques personnes qu'elle connaissait depuis sa plus tendre enfance mais qu'elle n'appréciait que très peu, mais elle les salua tout en continuant sa recherche. C'est au fond du dernier wagon qu'elle trouva enfin son bonheur, ou presque, puisqu'il y avait un jeune homme qui devait avoir approximativement son âge.
« Je peux . » Elle avait posé la question avec une petite voix et quand il releva son regard vers elle, son cœur manqua un battement. Il y avait quelque chose dans ses yeux qui l'attiraient, mais elle cacha son trouble avec un sourire de remerciement quand il accepta sa demande. Tout en s'installant, Sullibeth prit un livre dans son sac afin de pouvoir passer le temps, son compagnon avait eu la même idée mais en lisant le titre elle s'étonna de ne pas connaître, alors qu'elle était une lectrice assidue.
« C'est de quel auteur ? » La curiosité l'avait piqué et elle n'avait pas pu s'empêcher de lui poser la question, ce qui l'étonna un peu puisqu'il releva la tête pour la regarder.
« Oh... Euh, c'est du Stephen King. » Plissant les yeux tout en réfléchissant, elle énuméra tous les auteurs qu'elle pouvait connaître mais celui-là ne lui disait vraiment rien. Ce qui était vraiment très étonnant.
« Je ne le connais pas, c'est son premier livre ? » Voir le jeune rire tout en la regardant d'un air qui lui faisait penser qu'elle était une imbécile la blessa dans son amour-propre et elle attrapa son ouvrage pour commencer sa lecture. C'était la première fois qu'une personne avait ce genre de comportement envers elle et c'était pas du tout appréciable, il ne savait pas qui elle était. Voilà une chose dont elle était plus que certaine.
« Je m'excuse, mais le fait que tu ne connaisses pas cet auteur et une véritable tragédie, c'est un homme et un maître de l'écriture. Beaucoup de ses livres ont été rachetés pour devenir des films. » Intéressée, elle se redressa et le regarda avec un petit air d'incompréhension.
« Des films, qu'est-ce que c'est ? Un truc moldu ? » C'était à son tour d'être en pleine incompréhension, il n'avait pas l'air d'avoir compris ce qu'elle venait de dire ce qui lui confirma qu'il n'était certainement du monde magique, ce qui faisait qu'elle-même ne connaissait pas l'auteur de son livre. Il était impossible de dire le contraire, c'était la première fois qu'elle rencontrait un né-moldu et cela était un grand moment, il fallait bien avouer que c'était vraiment intéressant. Elle qui avait toujours grandi dans la magie et rien d'autre, un nouveau monde s'offrait à sa connaissance.
« C'est quoi un moldu ? » Beth posa son livre et quitta sa banquette pour s'asseoir à côté de lui afin de pouvoir lui parler plus librement, ils étaient seuls et il fallait en profiter un maximum avant que quelqu'un ne vienne les interrompre.
« Tes parents ne sont pas des sorciers, je ne me trompe pas ? Parce que moi je viens d'une famille qui est totalement sorcière, c'est pour ça que je connaissais pas le type qui a écrit ton livre, nous n'avons que peu de connaissances de ton monde. Mais ça doit être fascinant, non ? » Elle avait l'air d'être une fille un peu folle sur les bords, mais cela lui importait vraiment peu, elle voulait en savoir le plus possible et il allait pouvoir répondre à ses questions. Il avait l'air un peu déstabilisé, après tout il ne connaissait personne et elle lui sautait presque dessus.
« En fait, moi c'est Sullibeth. » Il fallait tout de même faire preuve d'un peu de politesse, sinon il risquait de prendre ses jambes à son cou.
« Soren, je suis enchanté de te rencontrer. »Ses lèvres sur les siennes faisaient voler des centaines de papillons dans son ventre, jamais elle n'avait ressenti ce genre de chose avec un autre garçon, il était celui qu'il lui fallait et elle en était plus que certaine. Mais au fin fond d'elle, son cœur se serrait douloureusement. Rien ne pourrait être officiel entre eux, malgré l'année qu'elle venait de vivre auprès de lui, le secret serait de mise jusqu'au bout et tout finirait par une rupture. Posant ses mains sur son torse, elle le repoussa doucement en baissant la tête.
« Soren, il faut que je te dise quelque chose... » Elle n'arrivait pas à croire qu'elle allait faire ça, c'était intolérable de penser qu'il allait souffrir. Relevant les yeux, comme la première fois que son regard avait croisé le sien, son cœur manqua plusieurs battements et un elle caressa doucement sa joue avant de reprendre la parole.
« Je suis désolée de t'avoir obligé à nous cacher, que notre relation soit resté secrète autant de temps, mais tu sais que je ne pouvais pas faire autrement... Bien que mon père accepte le fait que je côtoie des nés moldus, il n'acceptera jamais le fait que j'ai une relation amoureuse avec l'un d'eux. Puis il y a eu une nouvelle cet été... Ça change tout et c'est horrible pour moi de devoir te l'annoncer, parce que je veux pas te perdre. » L'incompréhension pouvait se lire dans ses yeux et elle se retenait de ne pas partir en courant afin de ne pas lui faire face, de ne pas lui avouer que tout était fini.
« Parle... Dit moi ce qui ce passe. » La peur dans sa voix et l'attente dans son regard lui serrèrent la gorge, comment pouvait-elle trouver le courage qui lui fallait pour lui annoncer que tout allait prendre fin, que leur histoire allait devenir du passé ? C'était tout bonnement inconcevable, mais elle se devait de le faire, pour lui redonner sa liberté et qu'il puisse vivre comme il l'entendait. Elle lui avait déjà tant demandé.
« Je suis fiancée Soren, je ne plus être avec toi... » La douleur était palpable dans sa voix et Sullibeth senti une larme couler sur sa joue pendant qu'il reculait doucement, assimilant ce qu'elle venait de lui dire. Sans qu'elle ne s'y attende, il frappa le mur près d'elle et un sursaut parcouru son corps, il semblait dans une fureur folle. Elle ne l'avait jamais vu ainsi.
« Non, non, impossible... Je peux pas te perdre, qu'est-ce que je vais devenir sans toi ? Tu es beaucoup trop importante pour moi, je me fiche du fait qu'on doit vivre cacher, je m'en fous que tu doives te marier avec un imbécile de sang pur... Du moment que tu me promets que je suis le seul pour toi, je veux être près de toi. » Les mots étaient ceux qu'elle voulait entendre, mais comment lui faire subir cela alors qu'elle lui avait déjà tant demandé.
« Tu es le seul, ce sera toujours ainsi, mais je ne peux pas te demander de supporter ça... Surtout qu'il est ici, c'est le nouvel élève venant de Durmstrang... Je ne veux pas de ces fiançailles, ce garçon était celui qui faisait battre le cœur de ma cousine et il m'est promis... La force me manque pour dire à mes parents que c'est toi que je veux, je suis une lâche et je ne mérite pas du tout ma place chez les Gryffondor. Mais sait une chose, c'est toi que j'aime. » C'était la seule chose dont elle était certaine, qui lui avait permis de tenir aussi longtemps.