« Enchanté, je m’appelle Kazran. » Il était beau. Blond, grand, yeux gris entourés de lunettes, l’air assuré quoi que timide. Il lui tendit la main, qu’elle prit avec mille précautions. « Pénélope. » « Je sais. Tymus m’a beaucoup parlé de toi. » Et c’était vrai. Trois mois que le Serpentard parlait de cette fille à son meilleur ami. Une sang-de-bourbe, peut-être. Mais une belle sang-de-bourbe, qui faisait chavirer le cœur du brun. Et celui du blond, dès le premier instant où il avait posé les yeux sur elle.

« Il est mort, Kaz ! Mort ! » hurla-t-elle, lui lançant son bras sur la poitrine, y imprimant un bleu large d’un poing. Kazran ne disait rien, serrant la jeune femme contre lui en silence. « Je sais, Pénélope. Je sais… » murmurait-il en la serrant toujours plus près, son cœur battant à cent à l’heure. Il serait là pour elle, se promit-il. Pour Tymus. Il l’aimait peut-être de tout son cœur mais elle appartenait à Septymus, même après sa mort.

« Pourquoi, Kazran ? Tu veux aussi m’abandonner, c’est ça ? » « Je suis désolé, Pénélope. Mais je me sens inutile ici. Je dois partir avec eux. » Elle soupira, les larmes sortant de ses yeux. Nichant son nez dans le creux du torse du blond, elle resta ainsi, prostrée, silencieuse. « Tu reviendras ? » Il se mordilla la lèvre. L’intrusion à Durmstrang était risquée. Ils voulaient délivrer des prisonniers placés sous haute surveillance. « Comme à toute question, il y a deux réponses, celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu entendre en premier ? » Elle réfléchit. « Celle du poète. » « Tu ne seras jamais seule car je serais toujours là. Dans ton cœur. Avec Septymus, ta mère et tes sœurs. Toujours. » Elle soupira. « Celle du savant. » « Tu ne vas pas aimer. Elle est courte. » « Dis toujours. Reviendras-tu ? » « Peut-être. » Elle sourit doucement et le regarda d’en bas. Se mit sur la pointe des lèvres et l’embrassa doucement. Il ne répondit pas, un instant, avant d’y insuffler toute sa vie, sa passion, son amour sans bornes pour elle. Ils se détachèrent, comme ébranlés de passion. Culpabilité. Le fait que Septymus soit mort depuis deux semaines ne comptait plus ? Si. Evidemment. « J’aurais pas dû, hein ? » Il soupira, regardant le lointain en la serrant contre lui. « Comme à toute les questions, ma chère Pénélope, il y a deux réponses. »

« Dégage, toi ! » « Pa-Pardon.. » elle lève les yeux au ciel sans regarder le jeune homme. Le blond la regarde partir en rangeant ses affaires. Elle ne lui a jamais prêté attention. Jamais. A chaque fois, il essaie de provoquer la rencontre… mais rien. Elle ne se souvient de rien, pas de lui ni de Septymus. Alcide porte le fardeau tout seul. Il est le seul à se souvenir de toute sa vie antérieure : Kazran, Pénélope, Septymus et Amadeus. Tout ça, c’est une part de lui.
Mais il est le seul.

Si proche, si loin. Je la vois traînasser avec Amadeus - Azraël quoi - et j'ai peur. J'ai peur qu'elle se perde, définitivement, entre ses bras. J'ai pour elle, j'ai peur d'elle. Elle semble méfiante, je suis obsédée par elle. C'est donc elle, Pénélope ? Si proche, si loin.