« Je vous en supplie, je ne sais rien... Je vous en supplie. » *gémissements* « Pourquoi ? Pourquoi vous me faîtes ça ? Je ne sais rien. » *pleurs* « MENTEUUUR ! ENDOLORIS. » Des cris entrecoupés de supplications retentirent dans la petite salle sombre dans lequel se trouvait deux personnes, l'une allongée par terre, la victime et une autre baguette à la main sourire machiavélique et triomphant sur le visage. On pouvait lire la délectation dans ses yeux, cette lueur du plaisir éprouvé dans la souffrance de l'autre. Quittant ce sourire triomphant, la personne s'agenouilla au près de sa victime et lui susurra les mots suivants : « As-tu un dernier mot à ajouter ? » On n'entendait plus que les respirations saccadées de la visite qui ravala sa salive mélangée au sang. « Va te faire voire sale garce ! » Celle-ci esquissa un sourire à moitié amusé à moitié fou de rage avant de se relever et de brandir sa baguette en direction de sa victime. « C'est marrant ils disent tout cela mais ça n'a pas l'air de beaucoup marcher. AVADAAAAA... »

Orion se réveilla en sueurs, paniqué, cherchant du regard cette femme de toute évidence hystérique mais il n'y avait que ses camarades de dortoir encore endormis. Tout ça n'était qu'un cauchemar, encore un. Tout allait bien. Tout... allait... bien. Orion se recoucha dans son lit cherchant à reprendre une respiration calme et d'essayer de se rendormir.



L'heure du déjeuner, l'un des moments préférés d'Orion parce qu'il mangeait autant qu'il voulait et qu'il était toujours bien entouré. C'était ça l'avantage d'être quelqu'un d'apprécié et de sociable. Il était avec son meilleur ami, Gastan Weserbee, Gast pour les intimes et la petite amie de celui-ci, Mikhaela Williams dite Mika. A eux trois ils formaient OR-GAS-MIK... *sors* Alors qu'Orion prenait un peu de purée, Mika lui fit un sourire avant de dire : « Donc ce soir qu'est-ce qu'on fait ? Gast et moi on avait pensé aller à la soirée de Jihane, il paraît qu'il y aura de quoi boire. » Orion posa son assiette avant de lui répondre. « Si c'est pour tenir la chandelle entre vous deux c'est même pas la peine. Vous vous rendez compte comment c'est devenu chiant entre vous deux depuis que vous êtes ensemble. J'ai toujours l'impression d'être de trop. » Il fit une petite moue tout chagrinée. « Pauvre bichon, si tu crois que ça va nous faire culpabiliser de sortir ensemble, tu peux toujours rêver. T'as qu'à emmener Avalon avec toi. » Orion baissa la tête, Avalon et lui étaient en quelque sorte brouillés... Ils s'étaient pris la tête enfin si on pouvait appeler cela comme cela, disons plutôt qu'il avait dit quelque chose qui a provoqué la fuite pure et simple d'Avalon dans son dortoir, depuis c'était silence radio (pour lire l'épisode voir la fiche d'Avalon ou la fiche du pv). Il ne savait pas trop pourquoi elle avait réagi comme ça, enfin il avait une petite idée mais ça ne pouvait pas être ça parce que c'était à l'encontre de tout, de la morale et que lui-même se refusait à pouvoir y penser. Non ce n'était pas bien pour la seule, simple et bonne raison qu'ils étaient unis par le sang, Avalon est sa cousine et rien ne pouvait changer cela. Ça peut paraître être un message codé mais Orion se limitait à ne pas trop penser à ce genre de chose et croyez-bien que c'était difficile car quand le cœur s'en mêle, la morale peine à dominer et s'emmêle. « Ouais, peut-être, j'y réfléchirai. Bon en attendant c'est pas le moment de trainer, on a potions dans trente minutes. » La famille pour les Blackburn c'était sacré.



Orion Haymitch Blackburn était né par une froide journée de décembre, le treize pour être plus précis. A Ste Mangouste, pas moins d'une dizaine de Blackburn attendait pour voir le nouveau né, apporter un cadeau et féliciter les parents. Chez les Blackburn on était comme ça, très soudés, on plaçait la notion et la valeur de famille au dessus de beaucoup de choses, peut-être pas au dessus de tout mais c'était essentiel. Les Blackburn étaient une famille de sang pur. On avait l'impression qu'il n'y attachait pas tellement d'importance mais en réalité ça en avait. Par exemple lorsque l'oncle d'Orion est tombé amoureux d'une moldue autant vous dire qu'il a eu des problèmes mais pour ce qu'en sait vraiment Orion... Parce qu'en faite cet oncle en question est le père d'Avalon, cousine dont il a su l'existence alors qu'il avait quinze ans. Cet oncle a aussi fait de la prison, bref dans chaque famille il y a toujours un paria, un rebelle et bien celui des Blackburn c'est cet homme-là. Orion n'a pas été beaucoup en contact avec cet oncle puisque jugé néfaste par ses parents, ils ne voulaient pas qu'il transmette le goût du risque à leur beau bébé. Les parents d'Orion étaient assez conservateurs dans leur genre et occupaient une place centrale dans la famille. Il y avait toujours des personnes qui se faisaient plus remarquer que d'autres. Il y avait toujours des personnes qui se faisaient plus remarquer que d'autres. Orion a donc grandi au sein d'une famille soudée et aimante. Il n'a jamais manqué de rien, non il a eu une enfance paisible.

Devant ses yeux, un champ de bataille, des cadavres étendus un peu partout, de la fumée qui s'échappait de tous les côtés, Orion sut automatiquement qu'il était plongé dans un nouveau cauchemar. Des hommes fuyaient, des sorts éclataient un peu partout. Cette scène était horrible, il voulait se réveiller, ne pas voir tout ça. « Artyus mais qu'est-ce que tu fais planté là ? BOUGE ! » Cet homme s'adressait à lui, comment faisait-il pour le ? En faite il ne s'adressait pas lui mais à un jeune homme à côté de lui qui lui ressemblait trait pour trait. Cela serait donc ? Mais était-ce possible ? Avait-il ? Orion ne comprenait rien de tout ce qu'il voyait. Tous ses flashs plus horribles les uns que les autres. Pourquoi ? C'était la question qu'il se posait tous les soirs avant de s'endormir. Pourquoi ? Enfin le dénommé Artyus obéit à son interlocuteur sans faire trop d'histoire mais alors qu'ils se dirigeaient vers la droite, un sort de la mort frappa de plein fouet la personne qui l'accompagnait, celui-ci s'effondra sur le sol, le regard vide. Artyus se laisse tomber sur les genoux à côté de cette personne qui semblait être son ami. Il attrapa le corps de son ami et déposa sa tête sur ses genoux et lui dit en faisant tout à tour des sourires et à éclater en sanglots. « Allez Ky c'est pas le moment de faire semblant de dormir pour tromper l'ennemi, je crois qu'ils ont compris qu'ils arriveront jamais à te duper. » Pause. « Allez Ky fais pas le con ! T'es vraiment en train de me faire flipper... Ky... KY. » Il secoua violemment le corps sans vie de son ami. « PUTIN KY REVEILLE-TOI. KY... S'IL TE PLAIT KY, JUSTE OUVRE LES YEUX. KYYYYY ! » Il commença à lui donner une claque pour qu'il ouvre les yeux mais sans aucun résultat. Il refusait de croire qu'il était mort. Soudain quelqu'un arriva derrière-lui. « Il faut partir, on n'est pas à l’abri ici et nous ne sommes pas de taille aujourd'hui, évitons de perdre d'autres gars aujourd'hui. Artyus lève-toi je sais que c'est dûr mais c'est ce que Ky aurait voulu, que tu continues pour lui. » Artyus ne bougea pas d'un poil continuant de fixer son ami mort au combat, tout ça c'était sa faute. S'il s'était dépêché, Ky ne serait sûrement pas mort. Il serait à l'heure qu'il est tous les deux en train de rire autour d'un whisky pur feu. « On ne peut pas le laisser là ! On ne sait pas ce qu'ils vont faire de son corps, je refuse de partir sans lui. » C'était le moins qu'il pouvait faire pour son ami. « Nous n'avons pas le choix Artyus... On reviendra le chercher plus tard, je... je te le promets. » Artyus était peu convaincu mais que pouvait-il faire d'autres que le suivre ?

Orion se réveilla alors, terrifié et rempli d'une extrême tristesse. Cette scène il avait eu l'impression de la vivre, d'être cet Artyus qui le ressemblait comme deux gouttes d'eau. Seulement ce n'était pas le pire dans tout ça... Non le pire c'est que ce dénommé Ky était le portrait craché de son meilleur ami, Gastan. C'était peut-être pour cela que ça l'avait autant touché. De plus ce Ky, il était presque sûr que c'était la même personne que celle qui se faisait torturer dans ses cauchemars. Qu'est-ce que c'était tout ça ? Il n'en n'avait aucune idée, il ferait mieux de se renseigner et vite, peut-être couvrait-il quelque chose ou était-ce ces « vies antérieures » dont certains parlaient. Orion espérait plutôt que c'était la fièvre, au moins tout cela ne serait qu'une illusion...



« Blackburn singing in the dead of night. » Orion se retourna vers la personne qui l'avait interpellé, il n'était pas surpris de découvrir qu'il s'agissait d'Ophélia Derwent. « Très amusant Derwent, moi qui croyez que tu n'avais aucune culture, il se pourrait que tu me fasses mentir. » Il lui ajouta un sourire moqueur histoire de rester civilisé. « Serait-ce un compliment ou je ne m'abuse ? » Elle était de bonne humeur à ce qu'il pouvait voir. « En quelque sorte. Interprète ça comme tu veux... » Il mit ses mains dans ses poches avant d'ajouter : « Sinon qu'est-ce que tu veux ? Je suppose que tu avais une bonne raison de venir me déranger. » C'est vrai, elle voulait sûrement l'embêter, son passe-temps favori. « Ah parce qu'il me faut une raison maintenant pour venir te voir ? » Il ne put s'empêcher d'augmenter son sourire, elle était d'humeur taquine alors. « Oh pourquoi ? Tu sais bien que tes visites sont les plus beaux moments de mes journées mais malheureusement je n'ai pas le temps, j'ai à faire mais peut-être qu'une prochaine fois on pourra reprendre cette conversation Derwent. » Ce fut à son tour à elle de sourire. « Oh je n'y manquerais pas. »

Ophélia était la meilleure amie d'Avalon et du plus loin qu'il s'en souvenait, Orion l'avait toujours détestée. Il n'y a pas de raisons particulières, c'est juste une évidence. Ils étaient programmés à l'avance pour se haïr. Ce qu'il n'aime pas en particulier chez elle c'est très certainement sa proximité avec Avalon. Il ne veut pas la partager avec elle, il refuse. Et puis elle avait ce je ne sais pas quoi qui le faisait la détester, quelque chose dans son regard ou dans son sourire, il n'arrivait pas vraiment à le localiser. Et puis on avait pas besoin d'avoir de raisons pour détester quelqu'un. Mais peut-être qu'il ne l'appréciait pas parce qu'il devait bien reconnaître qu'elle était plus mignonne et que bien qu'elle le rendait fou par moments, elle le rendait fou d'une façon qui ne lui plaisait pas... Et puis il a bien vu son petit jeu dernièrement et même s'il n'avait aucune envie de se prêter au jeu, il a finalement vu les choses autrement. En effet, tout ça lui permettrait de voir la réaction d'Avalon et d'être un peu plus éclairé sur tout ce qui se passait entre eux, autour d'eux...



« Salut. » Orion venait de s'approcher d'Avalon. Elle assise près d'un arbre juste à côté du lac. Ils ne s'étaient pas parlé depuis trois jours, depuis leur « petite dispute » en faite et Orion ne supportait plus cet éloignement. C'est vrai, ils avaient l'habitude de passer plein de temps ensemble et de ne pas lui adresser la parole en trois jours, c'était plus qu'il ne pouvait le supporter. « Salut. » Elle avait dit cela sur un ton peu enthousiasme mais qui n'était pas non plus repoussant, il ne savait pas trop quoi penser de cela. En général, elle était un peu plus expressive que ça mais peut-être qu'elle cherchait à être indifférente. Il n'en savait rien, il ne comprenait rien à elle, c'est tout. Il la connaissait déjà depuis six ans et pourtant il n'arrivait toujours pas à la cerner. Ils avaient grandi ensemble, avait traversé ce qu'on appelle l'adolescence ensemble. S'il ne devait garder qu'une personne de son « Poudlard » ça serait sans aucune hésitation, Avalon. Cette cousine dont il a appris l'existence alors qu'il avait quinze ans dont personne n'avait éprouvé le besoin de le mettre au courant comme si ça ne changeait rien. Mais bordel, elle avait pratiquement le même âge que lui, évidemment que ça changeait les choses. Il avait toujours été le petit préféré mais qui n'avait pas beaucoup d'enfants pour jouer avec lui à part Ruddy ce cousin qu'il n'avait jamais aimé petit car il « ne sentait pas bon ». Avec Avalon c'était complètement différent... « On est fâché toi et moi ? Parce que j'aime pas quand on s'évite pendant trois jours... » Avec Avalon il avait l'impression de marcher en terrain inconnu, ne pas réellement savoir quoi faire et ça le rendait un peu nerveux. Elle le rendait nerveux et faisait ressortir en lui pas mal de sentiments qu'il ne pouvait nommer avec précision. Cette confusion contribuait à le mettre mal à l'aise parce qu'il savait que ce n'était pas quelque chose de normal, surtout parce qu'elle était sa cousine. « Non on est cool. J'ai juste été... occupée. » Orion leva un sourcil, « occupée » qu'est-ce que ça voulait dire ? Elle était à présent trop occupée pour traîner avec lui, il ne savait pas comment il devait prendre ça... « Pourquoi cette question ? » Elle leva les yeux alors vers lui comme si tout était normal, est-ce qu'il s'était passé quelque chose de spécial depuis leur dernière conversation ? Elle semblait complètement différente. Son hésitation dut se lire sur son visage car Avalon fronça les sourcils. « Et bien... Euh... C'est à dire qu'avec ce qui s'est passé la dernière fois, je... euh... Enfin je pensais que tu m'en voulais. » Il baissa les yeux, un peu honteux d'une telle confession. Il n'avait pas l'habitude d'être si peu sûr de lui. Ça n'était tout simplement pas lui. Alors il entendit son rire, se moquait-elle de lui ? Ça en avait tout l'air, Orion quoique d'abord surpris se mit à rire avec elle avant qu'elle ne réponde : « Orion, c'était juste de l'ironie. Je m'en fiche va au bal avec qui tu veux. » Orion était septique mais bon si elle le disait, il n'avait pas d'objections à faire. « Et t'as eu d'autres flashs ? » La conversation avait pris un ton beaucoup plus sérieux tout d'un coup. Orion avait eu d'autres flashs mais il ne voulait pas en parler alors il dit tout naturellement : « Non. » Et Avalon y crut parce qu'Orion était un super menteur. Tous les deux mentaient, tous les deux en avaient conscience mais c'était le mieux à faire... Enfin c'est ce qu'ils pensaient.